Jeanne Gremmel
Date de démarrage
Directeur/superviseur
Rémi Barbier
Date de soutenance
Membres du jury
Mme Maryse Bresson, professeure de sociologie, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (présidente)
Mme Marie Tsanga Tabi, Ingénieure de recherche en sciences de gestion, UMR GESTE
RESUME
La thèse analyse la trajectoire du problème de l’accès à l’eau en France, sur trois décennies : elle rend compte de la manière dont cette question s’est lentement imposée à l’agenda politique à partir des années quatre-vingt et a progressivement été constituée en problème public.
Le problème de l’accès à l’eau émerge ainsi comme un enjeu rattaché à celui du droit au logement, dans un contexte dit de « nouvelle pauvreté », puis évolue en interaction ambivalente avec le problème de l’accès à l’énergie dans le cadre d’une politique d’assistance qui met une quinzaine d’années à se stabiliser, avant de conquérir une autonomie relative grâce à l’action d’entrepreneurs spécifiques et à la proclamation d’un droit à l’eau, droit qui offre alors une prise solide pour en réclamer une « mise en œuvre effective ».
Deux cheminements s’entrecroisent : celui du « social de l’eau », dominé par l’implication du monde de l’action sociale ; et celui de « l’eau sociale », qui vise l’internalisation de la dimension sociale au sein du monde sociotechnique de l’eau. Le social de l’eau est basé sur : l’affirmation d’un droit à l’aide ; l’externalisation de la gestion de cette aide ; le rôle de contributeur des services ; une approche curative des problèmes. En regard, le modèle de l’eau sociale se fonde sur : une gestion internalisée au sein des services d’eau ; l’instauration d’un droit à l’eau ; l’émergence d’une approche préventive des problèmes.